L'analyse de deux dépôts éoliens de sommet de falaise du nord de la Gaspésie (Québec, Canada) a permis d'en retracer l'évolution postglaciaire en relation avec les changements environnementaux concomitants. Prélevés à même les parois rocheuses situées en contrebas, les sédiments sont remontés sur le plateau sommital par les flux ascendants très puissants engendrés par les vents de tempêtes. Principalement composés de sables grossiers mal triés avec une proportion significative de graviers et de plaquettes pouvant atteindre jusqu'à 193 mm de longueur, ces dépôts éoliens comptent parmi les plus grossiers décrits à ce jour. Au sommet du mont Saint-Pierre (425 m), le début de la sédimentation éolienne vers 13600 ans cal. BP coïncide avec l'installation des premières végétations postglaciaires agissant comme piège sédimentaire. Elle s'est poursuivie suivant un taux de sédimentation relativement constant de l'ordre 0,1 mm/an jusqu'à 2300 cal. BP. Après cette date, le taux de sédimentation a été multiplié par 10 sous l'effet conjugué d'un feu de forêt et peut-être aussi d'une intensification des vents de tempête. À Grande-Vallée, la sédimentation éolienne a été contrôlée par les fluctuations du niveau marin relatif, qui ont alternativement ennoyé ou exondé la paroi rocheuse, faisant ainsi varier l'étendue de la surface exposée à la déflation. The analysis of two aeolian cliff-top deposits in northern Gaspésie (Québec, Canada) allowed us to trace its postglacial evolution in relation to concomitant environmental changes. The aeolian sediments come from the rock walls below. They are blown up on the summit plateau by the very powerful ascending air flows generated by storm winds. The deposits mainly consist of poorly sorted coarse sand with a significant amount of gravel, and contain clasts up to 193 mm in length, making it one of the coarsest aeolian deposits described to date. At the top of Mount Saint-Pierre (425 m), the onset of aeolian sedimentation coincides with the installation of the first postglacial vegetation around 13600 years ago (sediment trap). It continued with a relatively constant sedimentation rate of 0.1 mm/year up to 2300 cal. BP. After that date, the rate of sedimentation was multiplied by 10 under the combined effect of a forest fire and possibly an intensification of storm winds. At Grande-Vallée, wind sedimentation was controlled by relative sea level fluctuations that alternately flooded or exposed the rock face, thus varying the extent of the face exposed to wind action.