Resume Dans le traitement de l’epilepsie pharmacoresistante, parmi les approches non-pharmacologiques, il existe des methodes cognitivo-psychologiques. Le biofeedback est une de ces methodes dont quelques etudes montrent une reduction des crises a long terme [2] , [3] . Le biofeedback, qui consiste en des strategies cognitives ayant pour but de moduler l’etat du systeme nerveux autonomique, aurait un effet positif sur l’activite cerebrale et sur la frequence des crises. Des etudes recentes chez les patients souffrant d’epilepsie utilisent la conductance cutanee (galvanic skin response) comme parametre physiologique. Le sujet recoit en temps reel (par une interface informatique adaptee) les mesures physiologiques transformees en stimuli visuel, et se sert de cette information pour adapter ses strategies cognitives afin d’optimiser son etat psychophysiologique et d’obtenir un benefice therapeutique. Une boucle cognitivo-physiologique est donc mise en place. Les mecanismes de l’efficacite du biofeedback chez les patients souffrant d’epilepsie restent inconnus ; la mise en place, la strategie au debut des crises pourrait mettre le systeme nerveux en etat « d’eveil neuro-vegetatif » et ainsi modifier l’activite epileptique. Alors que l’interet principal du biofeedback chez les patients souffrant d’epilepsie est une reduction des crises, l’effet sur la cognition est inconnu. Des etudes chez des sujets non-epileptiques montrent une amelioration des parametres cognitifs tel que le QI, l’attention, la memoire auditive et la memoire du travail [1] . On peut faire l’hypothese que le biofeedback, en modulant le « resting state » du cerveau epileptique, pourrait influencer le fonctionnement cognitif, surtout lorsque les troubles cognitifs sont aggraves par des activites epileptiques intercritiques. En effet, le biofeedback est base sur une theorie cognitive de « controle de soi », necessitant l’apprentissage des strategies cognitives pour etre efficace. Nous proposons des pistes de recherche pour explorer les interactions entre le biofeedback et la cognition chez le patient souffrant d’epilepsie.