Abstract (French): |
L'utilisation croissante des bisphosphonates dans le traitement de divers problèmes de santé osseuse, tels que l'ostéoporose et les pathologies tumorales osseuses, a soulevé des préoccupations quant à leurs effets indésirables, en particulier l'ostéonécrose des maxillaires (OCNM). Compte tenu de l'impact des bisphosphonates sur la santé bucco-dentaire, les dentistes occupent une position importante dans leur prise en charge, étant souvent les premiers professionnels de santé à repérer les signes précoces de l'OCNM. Il est donc nécessaire d'évaluer les connaissances et les attitudes des dentistes dans ce domaine. Un questionnaire a été élaboré sur Google Forms et diffusé en ligne auprès de dentistes tunisiens entre février et mai 2021. Les données collectées ont été analysées pour évaluer les connaissances sur les facteurs de risque d'OCNM, les pratiques de prise en charge dentaire et leurs besoins de formation. Quatre cent huit dentistes ont répondu à notre questionnaire. Sur les participants, la majorité étaient des femmes (65,3 %) avec une moyenne d'âge de 31,3 ans. La majorité des participants étaient des médecins dentistes non spécialistes (71,30 %) avec une durée moyenne de pratique de 5,15 ans. 60,1 % des participants ont affirmé qu'un traitement de plus de 3 ans augmentait le risque d'ostéonécrose des maxillaires, mais 40,6 % ignoraient le risque associé à l'administration intraveineuse et 41 % ignoraient le risque associé à l'administration orale de bisphosphonates. Plus de 85 % des participants ont indiqué que la chirurgie osseuse extensive et les extractions multiples étaient des facteurs de risque d'ostéochimionécrose des maxillaires, tandis que 60,1 % ont souligné qu'un traitement de plus de 3 ans constituait un facteur de risque pour cette complication. Les préférences en matière de formation continue ont révélé surtout un intérêt pour les congrès scientifiques (46,4 %), les cours post-universitaires (48,3 %) et la lecture d'articles scientifiques (49 %). Les résultats montrent des lacunes importantes dans les connaissances des dentistes sur les risques d'ostéochimionécrose liés aux bisphosphonates, notamment sur les voies d'administration. Bien que 60,1 % soient conscients du risque accru après 3 ans de traitement, près de 40 % ignorent les dangers associés aux voies intraveineuse et orale. Cela souligne un besoin urgent de formation ciblée. L'intérêt marqué pour la formation continue, via congrès et cours post-universitaires, offre une opportunité d'améliorer ces connaissances et de mieux prévenir les complications. Cette étude souligne l'importance d'améliorer la formation des dentistes dans la prise en charge des patients sous bisphosphonates. Des lignes directrices plus précises sont nécessaires pour guider leur pratique clinique et prévenir efficacement l'ostéonécrose des maxillaires chez ces patients à risque. [ABSTRACT FROM AUTHOR] |